The Dictator (2012)

De : Larry Charles

Avec : Sacha Baron Cohen, Anna Faris, Ben Kingsley

Note : 20/100 (Note RT : 58%, Note Metacritic : 58/100)

L’Amiral-Général Aladeen (Sacha Baron Cohen) est le dictateur qui règne en maitre sur la Wadiya, pays fictif situé au niveau de l’actuelle Syrie. Appliquant un régime totalitaire complètement fermé au reste du monde, ce dernier est détesté par toute la planète. Lorsque ce dictateur mégalo décide de mettre en place un programme atomique, il est invité à s’expliquer devant les Nations Unies à New York et un complot visant à l’éliminer se met en place.

Décidemment Sacha Baron Cohen n’en fini plus de nous décevoir. Rappelez vous, il avait explosé aux yeux du monde en 2005 avec son cultissime Borat. Génial tant dans le personnage que dans la promotion du film, SBC incarnait réellement le héros Kazakh lors de la présentation de ce faux documentaire, répondant aux différentes interviews dans la peau de son personnage à l’accent impossible et aux répliques hilarantes. Il avait ensuite signé Brüno (2009), le récit des aventures d’un présentateur télé homosexuel Autrichien, en employant la même recette que pour son film précedent. On était déjà bien en dessous de Borat. Avec The Dictator on aurait pu croire au renouveau de l’excentrique Sacha Baron Cohen, là encore la déception est au rendez vous.

En effet, on accroche ni au personnage ni à son humour. On a un tyran de pacotille sous les yeux pendant tout le film, ni drôle ni attachant, SBC ne parvient à nous faire décrocher que trop peu de sourires pour un projet aussi ambitieux.

Ainsi on se rend compte au fil du film que les gags étaient presque tous dans la bande annonce. De plus ils ont visiblement été écrits à l’avance et le scénario a juste été rajouté autour, histoire que la séance fasse 90 minutes. Le personnage est trop travaillé, tellement travaillé qu’il ne paraît plus ni excentrique, ni fantasque mais juste lourdingue. L’humour enfantin pipi-caca qui marchait à merveille dans Borat est ici usé jusqu’à la corde et ne fonctionne plus du tout. C’est à croire que Sacha Baron Cohen ne se laisse plus porté par son génie comique, car il reste extrêmement talentueux, mais cherche juste à refaire ce qui a marché avec les premiers films. On ne retrouve pas ce qui faisait le petit plus, ce qui rendait SBC différent voir novateur. On se retrouve face à un film prétendument comique parmi tant d’autres dans lequel on voit chaque blague arriver à 3 kilomètres.

Ne comptez pas non plus sur le scénario pour sauver les meubles. Une belle occasion manquée en effet, le message socio politique à l’adresse des États Unis, à propos du racisme, de l’écologie, de leur regard sur le monde ou de leur politique extérieur transparait à peine. Le coté provoc qui est normalement la panache des films de SBC ne prend pas du tout. On nous présente surtout un grand nombre de stéréotypes mis bout à bout dans le but de choquer, mais le second degré est tellement présent que plus rien n’étonne vraiment, en se voulant non conventionnel et provoquant, Baron Cohen produit l’effet inverse.

Ni le charisme, ni le talent d’acteur de SBC ne parviennent à sauver ce film dans lequel il se contente de surjouer son personnage en prenant un accent irréel, c’est bien dommage quand on connaît l’étendu du talent de cet extra terrestre du cinéma. On a également du mal à comprendre la présence de Sir Ben Kingsley dans ce film, qui même s’il compte parmi les très grands, ne sauvera pas non plus The Dictator du naufrage.

On vous déconseille donc vivement cette triste comédie bien décevante à tous points de vue. Si vous tenez vraiment à vous faire du mal et que vous voulez le voir absolument, regardez le au moins en version originale car la VF est parfaitement atroce.

On ne désespère pas pour autant de voir Sacha Baron Cohen renaitre de ses cendres, tout ce qu’on peut dire pour l’instant c’est que ça ne sera pas pour cette fois.